CANAVEILLES – LLAR – LE CHEMIN DES CANONS
ou
« Un été en pente douce »°
° titre d’un roman de Pierre Pelot
porté à l’écran avec Jean-Pierre Bacri
Vendredi 30 juillet 2021
(Texte : André
ROSAT)
(Photos : André
Rosat, Gérard Berseille et Marcel Rouillé)
Distance :
11 km
Durée :
5 h
Dénivelé :
750 m
Participants : - Lucien Almar dit le Tupa (voiture)
-
Gérard
Berseille dit le Huchon
-
Marcel
Rouillé dit le Caribou
-
André
Rosat dit la Fure (Chef du jour)
Le Lynx, qui lézarde du côté de Rosas,
étant absent, aucun retard n’est constaté au rendez-vous fixé à 7 h chez le
Caribou. C’est Lucien qui sera notre pilote aujourd’hui, excellent au
demeurant. Petit arrêt an niveau d’Ille, en bordure de Nationale, chez le Maître
Boulanger du « Couvent », seule partie encore ouverte de l’imposant
complexe gastronomie-hôtellerie du même nom qui ne manque pas de cachet. Et
c’est Gérard qui s’y colle pour acheter pain et viennoiseries ; merci à
lui.
Arrivés à Canaveilles, nous nous garons sur
le parking jouxtant l’Eglise St-Martin. Tandis que nous engloutissons les
viennoiseries de Gégé et que chacun s’harnache à sa façon, le Caribou, dont les
penchants « gérontophiles » sont de plus en plus affirmés, a déjà
pris commerce avec une vieille indigène pour lui soutirer quelques
informations.
A 8 H 30, c’est le départ avec un temps
déjà magnifique sans aucun vent et qui nous accompagnera le jour durant. Pour
la Fure, il s’agit d’une rando de reprise mais il part le cœur léger, Marcel la
lui ayant vendue comme « facile » avec un dénivelé régulier « en
pente douce » (d’où le sous-titre). La Fure ne verra donc pas malice à
être désigné, à l’insu de son plein gré, Chef du jour.
Remontant au sud-ouest du village par quelques
ruelles flanquées de belles demeures en pierres de montagne, et après être
passé devant un four à pain puis un oratoire dédié à Ste-Anne, nous empruntons
le vieux chemin partiellement caladé de Canaveilles à Llar également nommé
Chemin de Vauban. Il serpente en pente
douce pour parvenir à un promontoire d’où l’on domine la vallée de la Têt
longée sur sa rive droite de la voie ferrée du Canari, notre cher train jaune
que nous avons la chance de voir passer.
En surplomp de Thues les Bains.
En pente douce .....
C’est ensuite un long cheminement
ascendant mais régulier vers l’Est sur cette sorte de balcon naturel arboré de
chênes verts. Nous dominons toujours la vallée de la Têt et dépassons
successivement Thuès , le gorges de la Carança avec sa célèbre corniche creusée
dans une paroi quasi-verticale et qui surplombe de près d’une centaine de
mètres la rivière. Un peu plus loin nous aurons même une belle vue sur le pont
Séjourné.
Le train jaune.....
Zoom sur le pont Séjourné.
Le hameau de LLAR enfin en vue.....
Lucien grimpe.....
Et vérifie si tout le monde suit....
Vue sur la corniche des gorges de Carança.
Petite pause.
Ce sentier aboutit à la route bitumée de Llar que nous empruntons sur 7 à 800m avant de tourner à droite sur un chemin desservant quelques jardins potagers. Nous y croisons une sympathique paysanne bien mature que Marcel évidemment ne manque pas d’entreprendre quelques instants.
Continuant sur ce chemin, nous découvrons rapidement la modeste
Chapelle St-André précédée de son vieux cimetière, église malheureusement
fermée.
Chapelle St André: La Fure prie pour que la pente s'adoucisse......
Comme le cadran indique 10 h30 et que le
soleil commence à plomber méchamment, nous nous vautrons dans l’herbe grasse
devant l’ensemble St-André pour profiter bien à l’ombre du moment toujours
apprécié de la pause hypo. Marcelou, affamé, sort l’artillerie lourde
(embotits) et s’affarte avec délice tandis que le reste de la troupe se
contente de quelques ablutions ou vidanges.
La pause hypo.
Revenant sur nos pas, nous reprenons la
route pour atteindre vers 11 h 15 le hameau de Llar. Prenant ses désirs pour la
réalité, la Fure qui croit avoir atteint le point culminant du jour, s’engage
goulument vers la descente mais vite rappelé à l’ordre par le Chef suprême qui
annonce qu’il nous reste encore quelques 300 m de dénivelé à se coltiner. Cette
pauvre Fure déjà entamée en est toute « estamordida ».
Le hameau de LLAR.
Paysage vu de LLAR.
Il nous faut en fait remonter violemment vers le haut du hameau, passer devant les fontaines ou certains refont le plein d’eau fraîche, franchir la clôture qui les surplombe puis grimper parmi les anciennes terrasses autrefois couvertes de blé, avoine et autres cultures vivrières.
Nous ne tardons pas à traverser le canal de Canaveilles datant de
1860 et aujourd’hui totalement à sec.
Pause
LLAR vu de haut....
Le beau Gérard vu d'en bas.....
C’est ensuite une ascension assez rude et sans répit à travers les murettes en pierres sèches de Lou Cortals. La Fure, à l’agonie, maudit de toute son âme le Marcelou et sa putain de « pente douce ». Cette escalade sera pour lui un chemin de croix ponctué de nombreuses stations. Nous dominons maintenant Llar à main gauche et toujours au Nord les gorges de la Carança mais de plus haut.
La fure maudit la pente douce.....En pénétrant dans une forêt de pins sylvestres, nous bénissons l’ombrage mais il nous faut toujours grimper et grimper encore. Belle petite remise en jambes aujourd’hui !
Enfin brutalement vers midi et demi, le terrain s’aplanit quelques instants avant l’amorce d’une descente pas très difficile car régulière.
Enfin une pause.
Arrivés au carrefour de la Font de l’Os, nous
empruntons cette fois le fameux chemin des Canons qui correspond au chemin
militaire créé en 1793 par le Général Luc Dagobert pour acheminer ses pièces
d’artillerie de Mont-Louis à Olette ou il mettra en déroute le 3 septembre les
troupes espagnoles qui avaient envahi le Roussillon et le Conflent. Ce chemin
apparaît actuellement assez accidenté et, en l’état, on a peine à imaginer que
de lourds canons aient pu y circuler.
Arrivés au Puig de la Creu, il nous faut bifurquer à gauche puis dépasser la Font de Guillemet de laquelle nous avons encore un beau panorama sur le Conflent et, malgré la brume de chaleur sur la plaine du Roussillon.
Vue sur la vallée de la Têt...
Olette.
Poursuivant notre descente, nous coupons successivement trois
fois la piste puis après avoir longé une cabane en bois, nous plongeons dans un
vallon luxuriant ou coulait jadis un béal du canal de Canaveilles maintenant à
sec.
Retour à Canaveilles.
Les montres indiquent 14 h 15 lorsque nous
atteignons, affamés et fourbus, les abords du village par un large chemin fort
heureusement équipé de quelques tables de pique-nique. Nous nous y affalons
tandis que Lulu effectue quelques hectomètres de plus pour aller récupérer son
véhicule.
Dès qu’il nous a rejoint, peut commencer
le sacro-saint rituel de la Flasque et de son jaune régénérant suivi d’un bon
repas tiré du sac qui l’est tout autant. Après le café, notre Tupa sera bien
évidemment déclaré « Torréfacteur » gagnant de l’étape du jour mais
l’épreuve continue sans aucun totem d’immunité.
Bravo au Chef du jour.
Vers 15 h 30, bien repus, nous levons l’ancre.
Le trajet retour s’effectue sans problème et en douceur pour une
arrivée à Villelongue aux alentours de 16 h 45. Une petite mousse bien fraiche
offerte par Marcel sera la très bienvenue pour clôturer la journée.
Au total, très belle rando estivale bien
que nettement plus ardue que celle vendue au départ par le Caribou et qui aura
vu dans la seconde ascension une Fure en souffrance, véritable boulet pour ses
compagnons et par contre plus à l’aise sur le plat et dans les descentes ou il
honorera mieux son statut de Chef du jour.
A très bientôt, Camarades, sur les
sentiers de notre beau pays catalan !
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