dimanche 10 mars 2019


BAGES D’AUDE

Entre Causse et Salins           

 

Distance: 7,5 KM                                                    Vendredi 22/02/2019

Durée:    2h30

Dénivelé: 160 M

 

     Un seul impératif être à 12h30 au Portanel :

pas de Durée, pas de Distance,………………..    

reste ……………………….. le Dénivelé. 

 

                                  Photos: André  ROSAT

                                  Texte avec les photos : Michel BARTOLI

Les Participants :

 

André Rosat : dit la Fure

Louis Pallure : dit l’Isard ( viennoiseries )

Jean-Louis Gracia : dit Patoufet (voiture)

Michel Bartoli : dit l’Okapi ( chef du jour )

 

Il est 8 heures quand nous nous retrouvons tous les trois à la Saurine .

Après un petit café d’accueil dont La Fure est coutumier, nous montons dans la toute belle GLA Mercedes de Patoufet pour rejoindre la boulangerie où l’Isard nous attend .

- « Combien sommes-nous pour prendre les pains au chocolat »  

-        « Ben, si tu as bien compté nous serons quatre »

-        «  Mais vous avez pris quelque chose à bouffer ? »……etc, etc….

 

Là, nous rencontrons Le Caribou et son épouse qui,  de retour de voyage nous expliquent qu’il sont en charge de picoulats .

Dans la vie, il y a certaines occupations à prendre en compte ;  c’est aussi le cas pour les autres Vambes .

 Elles  sont soit en partance à la neige soit même déjà au sport-d’hiver avec leur famille .

-« Ça y est j’ai les pains, mais pour toi, je n’ai pas pris ton pain au raisins, tu ne mérites pas de pain mais plutôt des marrons, et …….

pas glacés dans ta tronche « . Merci l’Isard .

 

Bon, c’est bien parti, cette rando s’annonce on ne peut plus sympa!

Il faut dire que la veille au soir les échanges de mails ont été du genre vigoureux, façon scud, entre les toubibs des Vambes .

Le ciel sans nuage est bleu, 17°C au thermomètre de l’auto, en plein mois de février.

Jusqu’ici tout va bien.
 
 
 
 
 
Le fringant coursier de Patoufet au boulodrome

Nous parquons la voiture au boulodrome Bages

 

 Le Chef du jour est bien l'OKAPI.

Remontant la RD 105 vers Narbonne,

 nous longeons le bord de l’étang jusqu’à atteindre un carrefour. Après une cinquantaine de mètres, nous nous engageons sur le sentier indiqué par un panneau et ensuite sur la route jusqu’à un poteau indicateur pour, sur la gauche prendre une ruelle entre les murettes de pierres.
 
 

Au bout de 140 mètres, nous découvrons le lavoir « des Monadières » au pied d’un mur. Il était alimenté par une source aujourd’hui bien asséchée.

Jusqu’ici tout va bien.

                        

 


 
Le lavoir des Monadières et au fond sa source

 
Nous empruntons le sentier montant et serpentant dans les genêts, les oliviers, les figuiers , les amandiers , pour arriver à un col situé dans une pinède .





 


  Le sentier montant et la vue en se retournant

 

Sur la gauche, il convient de prendre le chemin bien qu’il soit pourvu d’une croix, pour profiter d’un point de vue sur les étangs .

 

Jusqu’ici tout va encore bien .

 

Ensuite, les toubibs, n’écoutant pas le chef du jour, sont partis en avant dans la montée. Fiers, ils veulent nous montrer qu’ils sont encore jeunes…. En fait, ils ne nous montrent qu’une chose : ils n’ont cure des difficultés des copains .

Ah! le Corps Médical, quelle engeance !

 

L’Okapi et Patoufet, en les rejoignant plus loin, leur indique : « Vous n’avez pas respecté le topo-guide et avez loupé un superbe point de vue. »

Ils avancent comme des « besties » dirait certain .

Et, ils revendiquent les Bougres : « Mais on s’en tape, ici il y a un autre point de vue. on a eu le temps de faire le parcours 3 fois en vous attendant. »
 
 

 
Bon, on ne donne pas d’eau à un (deux) âne(s) qui n’a(ont) pas soif

fussent-ils burros catalans.

Effectivement, le nouveau point de vue sur les étangs est magnifique.
 
 
 

A cet endroit précis s’instaure subrepticement une “nouvelle interprétation“ de la randonnée du topo-guide de C. Levillain .

 

Ça commencerait à se gâter ?

 

« L’Okapi, fait nous confiance, par là on va rejoindre le trajet du topo-guide, et récupérer le chemin »
 
 

 

Pourtant, il eût été de bon ton de nous montrer attentifs.

 

Les Balades de l’Indépendant datent tout de même de septembre 2010; autant dire qu’elles sont extraites des archives de notre collègue, et néanmoins ami, La Fure.

-        « Ok » .

Quelques mètres plus loin, nous arrivons  à la bifurcation (8) du topo car elle est indiquée par une balise jaune et rouge.

Nous continuons tout droit et descendons sur la piste sinueuse pour tenter de découvrir une vielle buse en béton derrière un virage serré.

Nous avançons , nous avançons.  Sur une bonne partie du parcours, la piste se trouve en parallèle d’une route dégagée dans la forêt au bulldozer .

Nous avançons……… Mais, pas de trace de la buse béton non plus que du mamelon sans nom sur lequel il faut monter.

Pourtant, des « buses « nous en avons avec nous, et à nos âges gravir des « mamelons »,nous devrions être ravis s’exclament nos vétustes Carabins .

 

 

« Docteur, ma-buse dans le virage et le sentier sur sa gauche vers le mamelon »

 

 

Dans un virage plutôt serré, nous pensons avoir trouvé LA buse.

Elle est très enterrée et seule son extrémité, marquée d’une balise délavée jaune et rouge,  apparaît sur la droite dans un tournant raclé au tractopelle.

Sur la gauche, nous remontons le sentier sur environ 200 mètres pour voir un dôme à droite et un autre à gauche . Serions-nous sur le bon chemin dans le petit col?

L’Isard, lui, n’a vu que les dômes et des dômes, faut pas lui en promettre.

N’écoutant que “l’appel de la montée“, le voilà parti suivi de son fidèle confrère . Plus sages, le chef du jour et Patoufet, attendent de voir un signe qui répondrait à leur circonspection.

Soudain , au sommet de la colline ils distinguent La Fure qui leur fait de grands gestes: il nous faut les rejoindre.

                                    Réunis tous les 4 en haut du mamelon

 

Avec Patoufet, nous gravissons donc cette colline, qui est le “mamelon sans nom“. Mais quel Mamelon!

 

Il nous offre une vue superbe sur les étangs, le village de Bages et le plateau de la Clape puis vers le sud, les Albères et le Canigou.

Nous sommes sans voix, et sans nom !

 


Jusqu’ici tout va encore bien et rien n’est gâté.

 

……… Et puis ………..envahis par tant de beauté, d’un coup, rien ne va plus.

 

Du haut du mamelon, nous avons vu la trajectoire du retour .

Tels des gamins qui fêtent leur succès scolaire lançant leur faluche  en l’air, nous abandonnons le topo-guide.

 

Là c’est GATE !!

 

Nous descendons de notre monticule et poursuivons notre chemin en direction de Bages .

 

Là, commence alors la rando « des Vambes exploratrices » .

Nous voyons en contre-bas une propriété entourée de barbelés qu’il nous faut franchir. Impossible de l’atteindre; il nous faut la contourner car elle se situe au pied du “gros escalier“ sur lequel nous nous trouvons .Nous décidons de la contourner par la gauche parmi les arbustes et les hautes herbes; c’est la jungle!

 

 

Bien sûr, pas de photos. Nous avons le couteau entre les dents et le coupe-chou dans la main droite; alors les photos…….

 

 

Mais petit à petit nous nous frayons un chemin et face à nous soudain, un portail-ouvert. Dur, dur de longer la clôture de barbelés; la tentative de l’Okapi se solde par un échec.

Il nous faut traverser l’enclos comme l’a fait La Fure pour retrouver un sentier. Celui que l’éleveur a dû se ménager comme entrée dans sa propriété.

  


 

OUF! nous sommes sur un chemin praticable et en direction de Bages ! Nous sommes sauvés car notre rendez-vous est à12h30 précises.

 

 

 Sur la route en direction de Bages

 

Après la traversée des vignes, la route nous mène à la droite du village face à l’étang. Nous avons encore du temps devant nous; nous descendons au travers du village pour atteindre le coin de piquenique avec tables et bancs sous les pins et faire notre petite pose apéritive, histoire de se taper un jaune, alors que nos timbales ont été oubliées.
 
 

                                  L’heure des braves et du FIL

                         Merci La Fure pour ton prêt de gobelet

 

Ensuite, nous cheminons gentiment par le sentier découverte le long des berges de l’étang en examinant les plaquettes explicatives sur la faune et la flore de l’étang. Elles ont été récemment repeintes en bleu et très bien entretenues.
 
 

            Le long de l’étang sur une passerelle : lecture d’une plaquette
 
 

 

 le môle d’amarrage du pêcheur

 

 

l’écosystème  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
C’est maintenant l’heure , il faut monter au PORTANEL là où notre ami Patoufet a réservé nos quatre places.  



Nous nous installons autour de la table ronde face à l’étang et pour le moment,  nous sommes les premiers clients .

Jusqu’ici tout va très bien .

 

 


 

 A peine l’entremets servi, c’est trop de bonheur, les toubibs n’en peuvent plus. Pour l’un, ça lui rappelle ses heures passées à l’hôpital de Narbonne , pour l’autre son début de carrière en Afrique noire .

 

 

Et pour faire bisquer les absents voici le programme des ripailles.

 


 

Au fil du temps, le resto se remplit tandis que les assiettes d’anguilles se succèdent l’une derrière l’autre allant crescendo dans les saveurs .

Les blagounettes de corps de garde  ne tarissent pas et, les unes derrière les autres, elles aussi vont crescendo, mais elles, dans la salacitude des Carabins retrouvés.
 
 

 

Jusqu’ici tout va très bien .

 

 

 

 

 

Nous arrivons au moment du café après un excellent dessert composé d’une glace à la lavande accompagné d’un nougat glacé. Hum! un délice .

 

 

 

 

 

Et Là, PATATRAS, la table voisine nous tape sur l’épaule et nous dit:

« Nous avons pu comprendre qu’il avait des médecins parmi vous » (vous m’en direz tant, avec toutes ces doux propos médicaux peu ragoûtants et pas très discrets , à ne pas écrire dans un blog ) .En même temps, elle nous indique qu’à droite …., nous faisons volte-face et voyons une cliente écroulée sur son siège : elle est dans les pommes.
 
 

Vue sur la table voisine à gauche et la vue du couple malchanceux à droite.

Branle-bas de combat chez Nos Toubibs. Ils reprennent du service , les voilà confrontés à un problème d’urgence.

L’isard décolle de sa place ,va soutenir la dame mal en point, et La Fure pose ses questions a l’époux : « a-t-elle un traitement? lequel? depuis combien de temps? quels médocs prend-elle ? »

Vous pensez, le pauvre mari affolé n’a pas les réponses immédiates, il est même  contraint de lire le carnet intime de sa femme.

  

Spontanément, nos deux confrères se partagent la tâche.

L’un prend en charge la malade et l’autre son mari .

Louis prend la Madame par la taille et passe son bras autour de son cou, il la sort du resto pour l’allonger pas très loin , sur un banc de la placette du village, tandis que les aide-soignants amènent les coussins de sièges de la salle du resto. (Du confort tout de même on n’est pas des sauvages !)

André lui, accompagne le Monsieur jusqu’à sa voiture restée en bas du village pour qu’il puisse atteindre la placette et faire monter sa femme .

L’évanouie, peu à peu, reprend ses esprits. Pas de stress , Louis l’Isard est là .

« mais où est mon mari? On était là pour fêter nos cinquante ans de mariage »

« Il est parti chercher la voiture et pour l’heure, vous êtes avec nous ; dites-moi les médicaments que vous prenez».

Un brin encore dans le gaz, la réponse est hésitante et pas immédiate: « du-u-u platsmol , du zorglub et du je sais plus ….» .

Bof,  l’Isard en a vu d’autres .  

« Y a-t-il quelque chose qui vous a troublée, un évènement, un propos? »

« Eh bien je dois me faire opérer d’une petite boule sous la paupière gauche, et quand j’ai entendu votre discussion au sujet de la responsabilité des médecins j’en ai été choquée »

 « Vous savez, entre nous, toubibs, nous plaisantons, il n’y pas une bribe de vérité » tente Louis pour s’excuser et redorer le blason corporatif.

Mais, c’est dit, voilà bien ce qui a déclenché le malaise vagal de l’infortunée cliente du resto.

Entre l’attitude des médecins face aux patients et leurs propos échangés, c’en était trop, elle a craqué .

Ces toubibs, ils ne font jamais assez cas de la sensibilité des gens qu’ils croisent et provoquent inconsciemment un dysfonctionnement du système parasympathique et du nerf vagal , qui ralentit le cœur.

C’est ainsi qu’ils font chavirer les coeurs des femmes jusqu’à la pâmoison !

 

 

 

Ne voyant pas le véhicule arrivé, car les ruelles du village sont étroites,  Louis prend la décision d’aider « sa » patiente qui a retrouvé pleine conscience, pour qu’elle regagne sa voiture . Tous deux, descendent vers le bord de l’étang.

Pendant le même temps, La Fure a eut l’occasion de faire des aller et retours de l’étang au resto pour vérifier l’état de la malade et que ses instructions faites au mari-conducteur étaient respectées.

Il aura transpiré un bon coup et saura qu’en cas de coup dur, il tient encore la forme .

Les Vambes assurées qu’elles sont d’avoir réunis le mari et son épouse dans la voiture, se retrouvent au resto après tant d’émotions .

Quelle journée!

Entre une rando raccourcie dans les ronces, la garrigue, les arbustes, et sans la machette, puis les anguilles du resto, puis le « sauvetage » , il nous reste plus qu’à passer à la caisse du Portanel qui sans nul doute, se souviendra de notre passage.

 

Alors , même si nous avons court-circuité les gros blocs, la prairie de salicornes, les cristaux de sel de l’étang du petit Pujol,………

Elle est pas belle la vie !

Qui c’est-y qui sont les rois?
 
L'OKAPI vous salue.
 

 

 

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