BAGES D’AUDE
Entre Causse et Salins
Distance: 7,5 KM
Vendredi 22/02/2019
Durée: 2h30
Dénivelé: 160 M
Un seul impératif être à 12h30 au Portanel
:
pas de Durée, pas de Distance,………………..
reste ……………………….. le
Dénivelé.
Photos:
André ROSAT
Texte avec
les photos : Michel BARTOLI
Les Participants :
André Rosat : dit la Fure
Louis Pallure : dit l’Isard ( viennoiseries
)
Jean-Louis Gracia : dit Patoufet
(voiture)
Michel Bartoli : dit l’Okapi (
chef du jour )
Il est 8 heures quand nous nous retrouvons tous les
trois à la Saurine .
Après un petit café d’accueil dont La Fure est
coutumier, nous montons dans la toute belle GLA Mercedes de Patoufet pour
rejoindre la boulangerie où l’Isard nous attend .
- « Combien sommes-nous pour prendre les pains au
chocolat »
-
« Ben, si tu
as bien compté nous serons quatre »
-
« Mais vous
avez pris quelque chose à bouffer ? »……etc, etc….
Là, nous rencontrons Le Caribou et son épouse
qui, de retour de voyage nous expliquent
qu’il sont en charge de picoulats .
Dans la vie, il y a certaines occupations à prendre en
compte ; c’est aussi le cas pour les
autres Vambes .
Elles sont soit en partance à la neige soit même
déjà au sport-d’hiver avec leur famille .
-« Ça y est j’ai les pains, mais pour toi, je
n’ai pas pris ton pain au raisins, tu ne mérites pas de pain mais plutôt des
marrons, et …….
pas glacés dans ta tronche « . Merci l’Isard .
Bon, c’est bien parti, cette rando s’annonce on ne
peut plus sympa!
Il faut dire que la veille au soir les échanges de
mails ont été du genre vigoureux, façon scud, entre les toubibs des Vambes .
Le ciel sans nuage est bleu, 17°C au thermomètre de
l’auto, en plein mois de février.
Jusqu’ici tout va bien.
Nous parquons la voiture au
boulodrome Bages
Remontant la RD 105 vers
Narbonne,
nous longeons le bord de l’étang jusqu’à
atteindre un carrefour. Après une cinquantaine de mètres, nous nous engageons
sur le sentier indiqué par un panneau et ensuite sur la route jusqu’à un poteau
indicateur pour, sur la gauche prendre une ruelle entre les murettes de
pierres.
Au bout de 140 mètres, nous
découvrons le lavoir « des Monadières » au pied d’un mur. Il était
alimenté par une source aujourd’hui bien asséchée.
Jusqu’ici tout va bien.
Le sentier montant et la vue en se retournant
Sur la gauche, il convient de prendre le chemin bien
qu’il soit pourvu d’une croix, pour profiter d’un point de vue sur les étangs .
Jusqu’ici tout va encore bien .
Ensuite, les toubibs, n’écoutant
pas le chef du jour, sont partis en avant dans la montée. Fiers, ils veulent
nous montrer qu’ils sont encore jeunes…. En fait, ils ne nous montrent qu’une
chose : ils n’ont cure des difficultés des copains .
Ah! le Corps Médical, quelle
engeance !
L’Okapi et Patoufet, en les
rejoignant plus loin, leur indique : « Vous n’avez pas respecté le
topo-guide et avez loupé un superbe point de vue. »
Ils avancent comme des
« besties » dirait certain .
Et, ils revendiquent les Bougres
: « Mais on s’en tape, ici il y a un autre point de vue. on a eu le
temps de faire le parcours 3 fois en vous attendant. »
fussent-ils burros catalans.
Effectivement, le nouveau point
de vue sur les étangs est magnifique.
A cet endroit précis s’instaure
subrepticement une “nouvelle interprétation“ de la randonnée du topo-guide
de C. Levillain .
Ça commencerait à se gâter ?
« L’Okapi, fait nous
confiance, par là on va rejoindre le trajet du topo-guide, et récupérer le
chemin »
Pourtant, il eût été de bon ton
de nous montrer attentifs.
Les Balades de l’Indépendant
datent tout de même de septembre 2010; autant dire qu’elles sont extraites des
archives de notre collègue, et néanmoins ami, La Fure.
-
« Ok »
.
Quelques mètres plus loin, nous
arrivons à la bifurcation (8) du topo
car elle est indiquée par une balise jaune et rouge.
Nous continuons tout droit et
descendons sur la piste sinueuse pour tenter de découvrir une vielle buse en
béton derrière un virage serré.
Nous avançons , nous
avançons. Sur une bonne partie du
parcours, la piste se trouve en parallèle d’une route dégagée dans la forêt au
bulldozer .
Nous avançons……… Mais, pas de
trace de la buse béton non plus que du mamelon sans nom sur
lequel il faut monter.
Pourtant, des « buses
« nous en avons avec nous, et à nos âges gravir des
« mamelons »,nous devrions être ravis s’exclament nos vétustes
Carabins .
« Docteur,
ma-buse dans le virage et le sentier sur sa gauche vers le mamelon »
Dans un virage plutôt serré, nous
pensons avoir trouvé LA buse.
Elle est très enterrée et seule
son extrémité, marquée d’une balise délavée jaune et rouge, apparaît sur la droite dans un tournant raclé
au tractopelle.
Sur la gauche, nous remontons le
sentier sur environ 200 mètres pour voir un dôme à droite et un autre à gauche
. Serions-nous sur le bon chemin dans le petit col?
L’Isard, lui, n’a vu que les
dômes et des dômes, faut pas lui en promettre.
N’écoutant que “l’appel de la
montée“, le voilà parti suivi de son fidèle confrère . Plus sages, le chef du
jour et Patoufet, attendent de voir un signe qui répondrait à leur
circonspection.
Soudain , au sommet de la colline
ils distinguent La Fure qui leur fait de grands gestes: il nous faut les
rejoindre.
Réunis tous les 4 en haut du mamelon
Avec Patoufet, nous gravissons
donc cette colline, qui est le “mamelon sans nom“. Mais quel Mamelon!
Il nous offre une vue superbe sur
les étangs, le village de Bages et le plateau de la Clape puis vers le sud, les
Albères et le Canigou.
Nous sommes sans voix, et sans
nom !
Jusqu’ici tout va encore bien et
rien n’est gâté.
……… Et puis ………..envahis par tant
de beauté, d’un coup, rien ne va plus.
Du haut du mamelon, nous avons vu
la trajectoire du retour .
Tels des gamins qui fêtent leur
succès scolaire lançant leur faluche en
l’air, nous abandonnons le topo-guide.
Là c’est GATE !!
Nous descendons de notre
monticule et poursuivons notre chemin en direction de Bages .
Là, commence alors la rando
« des Vambes exploratrices » .
Nous voyons en contre-bas une
propriété entourée de barbelés qu’il nous faut franchir. Impossible de
l’atteindre; il nous faut la contourner car elle se situe au pied du “gros
escalier“ sur lequel nous nous trouvons .Nous décidons de la contourner par la
gauche parmi les arbustes et les hautes herbes; c’est la jungle!
Bien sûr, pas de
photos. Nous avons le couteau entre les dents et le coupe-chou dans la main
droite; alors les photos…….
Mais petit à petit nous nous
frayons un chemin et face à nous soudain, un portail-ouvert. Dur, dur de longer
la clôture de barbelés; la tentative de l’Okapi se solde par un échec.
Il nous faut traverser l’enclos
comme l’a fait La Fure pour retrouver un sentier. Celui que l’éleveur a dû se
ménager comme entrée dans sa propriété.
OUF! nous sommes sur un chemin
praticable et en direction de Bages ! Nous sommes sauvés car notre rendez-vous
est à12h30 précises.
Sur la route en
direction de Bages
Après la traversée des vignes, la
route nous mène à la droite du village face à l’étang. Nous avons encore du
temps devant nous; nous descendons au travers du village pour atteindre le coin
de piquenique avec tables et bancs sous les pins et faire notre petite pose
apéritive, histoire de se taper un jaune, alors que nos timbales ont été
oubliées.
L’heure des
braves et du FIL
Merci La Fure pour ton
prêt de gobelet
Ensuite, nous cheminons gentiment par le sentier
découverte le long des berges de l’étang en examinant les plaquettes
explicatives sur la faune et la flore de l’étang. Elles ont été récemment
repeintes en bleu et très bien entretenues.
Le long de l’étang sur une passerelle :
lecture d’une plaquette
Nous nous installons autour de la table ronde face à l’étang et pour le moment, nous sommes les premiers clients .
Jusqu’ici tout va très bien .
Et pour faire bisquer les absents voici le programme des ripailles.
Au fil du temps, le resto se
remplit tandis que les assiettes d’anguilles se succèdent l’une derrière
l’autre allant crescendo dans les saveurs .
Les blagounettes de corps de
garde ne tarissent pas et, les unes
derrière les autres, elles aussi vont crescendo, mais elles, dans la salacitude
des Carabins retrouvés.
Jusqu’ici tout va très bien .
Nous arrivons au moment du café
après un excellent dessert composé d’une glace à la lavande accompagné d’un
nougat glacé. Hum! un délice .
Et Là, PATATRAS, la
table voisine nous tape sur l’épaule et nous dit:
« Nous avons pu comprendre
qu’il avait des médecins parmi vous » (vous m’en direz tant, avec toutes
ces doux propos médicaux peu ragoûtants et pas très discrets , à ne pas écrire
dans un blog ) .En même temps, elle nous indique qu’à droite …., nous faisons
volte-face et voyons une cliente écroulée sur son siège : elle est dans les
pommes.
Vue sur la table
voisine à gauche et la vue du couple malchanceux à droite.
Branle-bas de combat chez Nos
Toubibs. Ils reprennent du service , les voilà confrontés à un problème
d’urgence.
L’isard décolle de sa place ,va
soutenir la dame mal en point, et La Fure pose ses questions a l’époux
: « a-t-elle un traitement? lequel? depuis combien de temps? quels
médocs prend-elle ? »
Vous pensez, le pauvre mari
affolé n’a pas les réponses immédiates, il est même contraint de lire le carnet intime de sa
femme.
Spontanément, nos deux confrères
se partagent la tâche.
L’un prend en charge la malade et
l’autre son mari .
Louis prend la Madame par la
taille et passe son bras autour de son cou, il la sort du resto pour l’allonger
pas très loin , sur un banc de la placette du village, tandis que les
aide-soignants amènent les coussins de sièges de la salle du resto. (Du confort
tout de même on n’est pas des sauvages !)
André lui, accompagne le Monsieur
jusqu’à sa voiture restée en bas du village pour qu’il puisse atteindre la
placette et faire monter sa femme .
L’évanouie, peu à peu, reprend
ses esprits. Pas de stress , Louis l’Isard est là .
« mais où est mon mari? On
était là pour fêter nos cinquante ans de mariage »
« Il est parti chercher la
voiture et pour l’heure, vous êtes avec nous ; dites-moi les médicaments
que vous prenez».
Un brin encore dans le gaz, la
réponse est hésitante et pas immédiate: « du-u-u platsmol , du
zorglub et du je sais plus ….» .
Bof, l’Isard en a vu d’autres .
« Y a-t-il quelque chose qui
vous a troublée, un évènement, un propos? »
« Eh bien je dois me faire
opérer d’une petite boule sous la paupière gauche, et quand j’ai entendu votre
discussion au sujet de la responsabilité des médecins j’en ai été
choquée »
« Vous savez, entre
nous, toubibs, nous plaisantons, il n’y pas une bribe de
vérité » tente Louis pour s’excuser et redorer le blason corporatif.
Mais, c’est dit, voilà bien ce
qui a déclenché le malaise vagal de l’infortunée cliente du resto.
Entre l’attitude des médecins
face aux patients et leurs propos échangés, c’en était trop, elle a craqué .
Ces toubibs, ils ne font jamais
assez cas de la sensibilité des gens qu’ils croisent et provoquent
inconsciemment un dysfonctionnement du système parasympathique et du nerf vagal
, qui ralentit le cœur.
C’est ainsi qu’ils font chavirer
les coeurs des femmes jusqu’à la pâmoison !
Ne voyant pas le véhicule arrivé,
car les ruelles du village sont étroites,
Louis prend la décision d’aider « sa » patiente qui a retrouvé
pleine conscience, pour qu’elle regagne sa voiture . Tous deux, descendent vers
le bord de l’étang.
Pendant le même temps, La Fure a
eut l’occasion de faire des aller et retours de l’étang au resto pour vérifier
l’état de la malade et que ses instructions faites au mari-conducteur étaient
respectées.
Il aura transpiré un bon coup et
saura qu’en cas de coup dur, il tient encore la forme .
Les Vambes assurées qu’elles sont
d’avoir réunis le mari et son épouse dans la voiture, se retrouvent au resto
après tant d’émotions .
Quelle journée!
Entre une rando raccourcie dans
les ronces, la garrigue, les arbustes, et sans la machette, puis les anguilles
du resto, puis le « sauvetage » , il nous reste plus qu’à passer à la
caisse du Portanel qui sans nul doute, se souviendra de notre passage.
Alors , même si nous avons
court-circuité les gros blocs, la prairie de salicornes, les cristaux de sel de
l’étang du petit Pujol,………
Elle est pas belle la vie !
Qui c’est-y qui sont les rois?
L'OKAPI vous salue.
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