jeudi 4 juillet 2019




 

 

Vendredi 28 juin 2019          

 

LE PLA GUILLEM & LE PIC DES SEPT HOMMES :
                                                    (TEXTE: André ROSAT)
                                   (Photos: André ROSAT et Marcel ROUILLÉ)
                                        (Montage du blog: Marcel ROUILLÉ)
 
 
 
 
Un long moment d’égarement  ou  ( en català ) «  un desgall veritable»

 

 

Distance : 15 km

Dénivelé : 900 m

Durée : 6 h 

                                                            Participants :  -     Pierre DELPUECH dit le Lynx  ( voiture )

-          Louis PALLURE dit l’Izard  ( viennoiseries )

-          André ROSAT dit la Fura  ( Chef du jour )

-          Marcel ROUILLE dit le Caribou

 

 

             Réunis chez Marcel à 6 h 30 pétantes, nous fonçons récupérer Louis que nous apercevons de loin se dirigeant vers la boulangerie, comme d’hab, les yeux rivés au sol.

              D’entrée l’Izard se fait alpaguer pour un fallacieux retard de qq minutes qui mettent en péril le fragile équilibre de l’aventure du jour. Loulou prend ça pour argent comptant et s’excuse sans barguigner avec gentillesse. Ce misfit va donner le la à cette calamiteuse mais sympathique journée.

            Le 4x4 de Pierrot a aujourd’hui été réquisitionné car indispensable pour la montée vers le Col de Jou et surtout Mariailles. Pour cette portion, Louis le nauséeux a pris la place du mort. Les quatre compères vont être vigoureusement secoués comme dans un bocal par la conduite sportive et virulente d’un Lynx déchainé. Putain quel rodéo dès tôt le matin !
Le LYNX…… Un pilote invertébré à la conduite royale

            Heureusement nous connaitrons qq instants de répit à devoir suivre un troupeau de moutons sans intelligence ni savoir vivre qui refuseront pendant 10 minutes de nous laisser passer. Le berger, vautré peinard dans son Pick-up avec son patou, et pourtant civilement imploré par Louis (désigné par le groupe pour ses talents légendaires en diplomatie ), n’en a strictement rien à battre.
 
 
A droite comme à gauche, impossible de passer… BÉÉÉ
 
 
 
 
 Après 2 h de trajet nous voilà à bon port sur le parking de Mariailles. Chacun prend bien son temps pour se soulager, déguster les viennoiseries de Louis ( merci mon Loulou ) et bien vérifier tout l’équipement. On sent une concentration de bon aloi avant cette rando nettement plus musclée qu’à l’accoutumée en cette journée caniculaire.
 
 

Viennoiseries ou fruits, tout le monde s'alimente.

 

Le refuge de Mariailles (pour les randonneurs) est dans un oasis de verdure….

      La  Fura est bombardée Chef du jour et la suite montrera qu’il va y déployer tout son talent !

 

Très prévoyant comme d'habitude….. le Chef du jour s'inquiète pour cette journée en alerte orange, d'intégrer tous les paramètres (T°, Hygrométrie, orientation…..), toutes les précautions sont prises.

        Bref à 8 h 45 c’est le départ ; nous empruntons de suite, plein sud, la longue piste vers le Pla Guillem. Marcelou démarre en trombe et lâche rapidement le peloton surpris ; c’est en fait pour mieux s’isoler car la boyauterie le « trountouille » et le contraint à effectuer une nouvelle vidange régénérante et pour tout dire salvatrice.
  Marcel file…. sous un soleil déjà accablant.
 Rapidement, nous tournons le dos au refuge (PASTORAL) de Marialles dans un paysage sublime.

        La piste caillouteuse, d’abord bien ombragée par les sapins grimpe modérément mais régulièrement. Nous cheminons ensuite plus à découvert dans de magnifiques paysages pyrénéens. Au bout d’une demi-heure, un très bel orri s’offre à nous à gauche en contrebas. Au loin on entend le troupeau de moutons qui arrive pour pâturer dans ce vallon très verdoyant ou s’écoule un petit ruisseau.
    Au loin un ORRI..... que nous approchons….
 
 

       La chaleur commence à se faire sentir mais honnêtement nous n’aurons pas à en souffrir car il fait une bonne dizaine de degrés de moins qu’en plaine et une petite brise de vent nous accompagnera toute la journée.
 
   En arrière plan sur la droite, le BUGARACH pointe son nez.
    La montagne est belle…..
   Les ESQUERDES DE LA ROTJA et le roc COLOM.
     Au fond, la chaîne des Pyrénées…..

       Notre ascension se poursuit et nous sommes doublés par un randonneur, seul, doté d’une foulée aérienne : insolente jeunesse ! Nous grimpons toujours et Pierre nous quitte, ayant décidé de laisser la piste au profit d’un raccourci très caillouteux et violemment pentu ; cet effort pourrait avoir des conséquences.

       Dans un virage nous retrouvons notre berger qui nous a dépassé peu avant avec son pick-up. Il nous raconte la blessure d’une collègue bergère dont il doit assurer la responsabilité du troupeau en plus du sien. Comme quoi les cadences infernales n’existent pas qu’à l’usine !

       Nous arrivons finalement au Col de la Roquette vers 10 h 15. Pierre et Louis sont déjà « espatarés » à l’ombre. Marcel est un peu attardé, ralenti par une petite hypo ; n’écoutant que son bon cœur notre Lynx vole à l’aide de son cousin en le soulageant de son sac pour les derniers hectomètres. Le Caribou décide d’une pause réparatrice avec un « esmozar d’aqueixos ».
    Louis attend…..

        Marcel, victime d'une hypo va s'alimenter, et prendra son temps, il demande à ses 3 compères de ne pas l'attendre…..

        D’ici le panorama est magnifique, totalement dégagé côté Capcir avec tout à gauche les Esquerdes de Rotja tandis qu’à l’ouest derrière le Pic des 7 hommes apparait en majesté ce bon vieux Canigó. Tout à côté de nous se dresse la belle croix de Llopidère en bordure du GR 10 pour gagner le Pla Guillem.
     Au 1er plan le Pic des 7 hommes, et sur sa gauche en arrière plan, le pic du Canigou.
 
   La belle croix de LLIPODERE

            Marcel, qui commence son esmorzar, nous enjoint de partir, ayant décidé, quant à lui, de ne pas poursuivre au-delà du Pla. Nous repartons donc à trois sur cette piste de plus en plus caillouteuse et pas très marrante. Le Lynx qui s’est arrêté un instant pour se désaltérer se trouve décroché. Après un dernier virage en épingle à cheveux nous arrivons enfin au Pla Guillem mais il faudra encore qq hectomètres pour parvenir à sa partie centrale où se trouve un panneau indicateur.
Le Caribou qui a maintenant récupéré, va emprunter seul le GR 10 au lieu de la piste fastidieuse….

       Nous attendons Pierre 10 minutes, un quart d’heure. Ne le voyant pas arriver nous en concluons qu’il a dû attendre Marcel pour cheminer avec lui. Etant déja en retard par rapport à nos prévisions, nous décidons avec Louis de partir plein nord-est vers le Sept Hommes qui nous est vendu pour 1 h 50 de trajet.

       La Fura qui ne tient à voir l’Izard partir en tête comme à l’accoutumée puis divaguer ( alors qu’il a en poche un topoguide perso dont il ne lira pas la moindre ligne ),  préfère  assurer le coup et prend la tête avec assurance  empruntant le GR 10 vers le Col des Boucacers qui se trouve sensiblement à la même altitude que le Pla Guillem.

 

    Dans l'immensité du PLA GUILLEM, et en l'absence du Lynx et du Caribou, le corps médical a couru à sa perte….. malgré les panneaux indicateurs….



    Et là que se passe-t-il ?    Perte de lucidité ? ivresse des cimes ? insolation ? accident ischémique transitoire ? crise aigüe de démence sénile ? le saurons-nous jamais ?  La Fura qui a décroché Loulou a manifestement loupé à sa gauche la sente vers le Pic et poursuit bestialement sa descente folle dans un thalweg vers le gîte des Estables. Louis, beaucoup plus malin qu’il n’y parait, a bien compris le caractère mortifère de cet attrait pour l’abîme. Après s’être égosillé en vain pour rameuter son dément compagnon, il fait demi-tour pour regagner le Pla.
  Perdu et seul, la FURE profite quand même de beaux paysages, et comprendra son erreur en apercevant le refuge des ESTABLES, et un panneau indiquant la réserve naturelle de Prats de Mollo.
 
 
 

      La Fura, constatant que le Héros de Compostelle ne le suit plus et qu’il descend inexorablement depuis plusieurs dizaines de minutes, recouvre subitement la raison et fait à son tour marche arrière. Monter, descendre, remonter, cet âne aura effectivement avalé aujourd’hui ses 900 m de picotin de dénivelé positif !

       De retour au Pla Guillem, la Fura, ayant enfin retrouvé la lucidité qui a construit sa légende, fait la rencontre d’un tout jeune randonneur qui vient des Esquerdes de Rotja et rejoint Mariailles pour entamer demain l’ascension du Canigó . En manque d’eau, je lui en propose évidemment mais il reste obnubilé par le bon demi bien frais qu’il dégustera, une fois arrivé au chalet.
 
   Pendant ce temps, le Lynx et le Caribou se retrouvent au refuge du PLA GUILLEM, et ont tout loisir de profiter des paysages, tout en étant soucieux de ne pas avoir des nouvelles du corps médical censé être en train de gravir le PIC DES 7 HOMMES (objectif de cette journée).
    Le pic des 7 hommes et sur sa gauche le pic du Canigou
 

     Pour faire bon poids, la Fura, décidemment très en forme aujourd’hui, a également oublié son portable à la maison. Son nouveau compagnon lui propose gentiment le sien mais ça ne fait pas avancer le schmilblic puisque Dédé ne connait par cœur aucun numéro de ses trois acolytes. Comme il est 13 h, il pense que le trio, tenaillé au buffet, a dû commencer à bouffer.
 Effectivement, Pierre et Marcel, las d'attendre sur ce PLA sans ombre, et sans nouvelles, décident de redescendre par le GR10 pour s'arrêter pique-niquer dans un sympathique coin ombragé que le Caribou a repéré dans son ascension solitaire.
   Un joli coin ombragé, prés de la croix ou un certain JAMPY est décédé (décidemment…..)
   Nous commençons vraiment à nous inquiéter (après avoir quand même apprécié la flasque…..lorsque soudain, sortant de nulle part, voilà notre Isard qui déboule, en "RAPOUTAGUAN" après son confrère la FURE, qui n'a pas entendu ses hurlements lorsque Louis avait compris l'erreur d'orientation….
  Louis affamé dévore son pique-nique, et pendant ce temps, où en est la FURE ??? Avec son compagnon…..

      Nous effectuons donc un petit détour par les deux refuges du Pla, l’ancien en pierres de montagne, à l’abandon, le récent condamné et inhospitalier. Mais pas de Vambes ! Nous prenons donc cette fois le GR 10 tout schuss vers le Col de la Roquette.

    Et après 20 minutes de descente, bingo !, nous tombons sur nos trois compères, carrément vautrés en plein milieu du GR et, à l’ombre d’un sapin, en train de s’empiffrer. Le jeune randonneur toujours obsédé par sa bière fraiche continue à tracer comme une flèche sans même un regard pour ces trois morphales.

    Evidemment l’accueil est plutôt aigrelet, les deux cousins, rejoint depuis peu par l’Izard, laissant accroire que, fous d’inquiétude, ils étaient sur le point de déclencher le plan ORSEC. Purée, l’angoisse ne leur a pas coupé l’appétit ni d’ailleurs, leurs mauvais tons, le mien ! Et la Fura de commencer par un merveilleux jaune bien frais au pied d’une petite croix en bordure de GR à la mémoire d’un certain Jampy.
  La fameuse croix de JAMPY....
   L'arrivée de la FURE rassure les VAMBES enfin regroupées…. C'est la première fois que nous n'avons pas trinqué ensemble….
 
 
    Le CARIBOU est satisfait, il a retrouvé le sourire et ses brebis égarées…..
  Il faut tout de même reconnaître ce coup de chance qui a permis, sans communiquer de nous retrouver sur le GR après ces péripéties.
   En toute sérénité, le LYNX peut attaquer la sieste….

      Tiens, revoila le randonneur de ce matin toujours aussi alerte, qui arrive lui du Puig de la Collada  Verda et poursuit son chemin. Entre deux quolibets, la fine équipe, enfin réunie, profite « amb molt plaer » de qq moments d’un repos bien mérité avant de repartir à 14 h vers le col de la Roquette ou pâture maintenant un troupeau de vaches rouquines superbes. Et, pour rester dans l’animalier, nous apercevons au loin, dans les pâturages du pied du Pic des 7 Hommes, un troupeau de moutons. Celui de ce matin ? Très probablement.
  On retrouve la croix de LLOPIDERE et le col de la Roquette où paissent de magnifiques vaches dont certaines qui certainement allaitent, ont le pis bien garni.
 
 

      Les pattes un peu cassées par la descente du Pla dans la pierraille accidentée, nous décidons de conserve de ne pas continuer par le GR 10 mais de reprendre la piste empruntée ce matin. La Fura qui souhaite éviter les « remontées acides » répétitives de ses compagnons de misère, a repris l’avant-poste et retrouve l’homme de la Collada Verda, en pause rafraichissement, avec lequel il terminera l’épopée en bonne intelligence, suivi de près par les trois pieds nickelés.
 
  Dans la descente un peu suffocante, le Lynx se désaltère….. et sur le piémont du pic des 7 hommes, nous apercevons le troupeau de moutons du matin.
 

         Tothom s’affale à l’ombre près du 4x4 de Pierrot   et là, merci grand chef, c’est l’extase grâce à la bière bien fraiche tirée de la glacière du Caribou. Quel pied !  Envolées la fatigue et les rancœurs.
  
  La bière bien fraîche et le perrier sont appréciés….
  La détente et le repos des guerriers….

        Nous quittons Mariailles ver 15 h 30. Le Lynx, toujours aussi déchainé au volant, nous refait, sur cette putain de piste, le coup du rodéo qui nous laisse complètement blabagés sauf Loulou l’extra-terrestre qui a trouvé le moyen de s’endormir dans les derniers lacets. Bravo Pierre pour ta brillante prestation automobile de ce jour !

        La fin s’effectue plus en douceur et c’est à 17 h 30, comme prédit par le Caribou, que nous parvenons à l’écurie. Et alors là, quelle baffe en sortant du véhicule avec un bon 40° de température sans un pet d’air qui nous tombe sur les épaules comme du plomb fondu. Vivement la douche !


    


      

        
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Et voilà le portrait des 4 AXURITS dont finalement aucun n'aura gravi le PIC DES 7 HOMMES.
 
 
 
Voilà mes bons amis le récit sans concession de cette journée certes calamiteuse sur le plan des résultats mais toutefois riche en enseignements et en émotions. Le Chef du jour présente à tous ses plus plates excuses mais vous assure qu’à la prochaine occasion, il recommencera…. en mieux !                                                                                              JA POT RIURE LA FURE.....

           
Bien amicalement.

                        

                     La Fura

        
NB: Le commentaires en rouge sous les photos sont du CARIBOU